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Ukraine : analyse et témoignages d’acteurs sur le terrain

Le 31 mai, ASAH a organisé en collaboration avec Talents et Foi et en partenariat avec chemin d’humanité et entrepreneurs et dirigeant chrétiens un Webinaire qui porte sur l’Ukraine, auquel plus de soixante-dix personnes ont assisté. Il a été animé par Joseph ROCHE fondateur de confluences internationales, Michaël PAITA qui fait partie de la Gerbe et Pierre GUILLET président des EDC.

La visioconférence s’est déroulée en deux parties.

La première partie est historique, elle est présentée par Joseph ROCHE, qui nous explique les liens étroits entre l’Ukraine et la Russie depuis plusieurs siècles afin de mieux comprendre la situation géopolitique actuelle.

La seconde partie concerne les différentes actions menées par le collectif ASAH et tous ses partenaires, elle est présentée par Michaël PAITA, qui nous explique tout ce qui est mis en place de manière concrète, sur le terrain , pour venir en aide à toutes les victimes de cette guerre.

I- Russie et Ukraine : une histoire partagée

Les enjeux russes en Ukraine ne sont pas nouveaux, ils sont le résultat d’une histoire partagée entre les deux pays, qui nourrissent des récits nationaux différents voire antagonistes. C’est la compréhension de l’histoire de ces deux pays et de leurs mémoires divisées qui permet de comprendre de manière globale et approfondie la situation actuelle.

Trois nœuds principaux émergent dans l’histoire du conflit entre Russie et Ukraine et sont le reflet de ses mémoires divergentes.

Le premier remonte à la création de ces deux entités, au 10ème siècle lorsque la Ruthénie a été envahie par les Mongoles. La question est alors qui est l’héritier de la Russie. Deux historiographie émergent : les Russes voient la Rus’ de Kiev comme un proto-état russe tandis que les Ukrainiens voient dans la Rus’ de Kiev un proto-état ukrainien.

Le second au 17ème siècle, la république des Deux-nations contrôle les rives gauches et droites du Dniepr et à l’est des peuples cosaques ont créés des sociétés orthodoxes. Or, la république des deux-nations cherche à imposer la religion catholique, ce qui va mener à une révolte dirigé par le cosaque Bogdan Khmelnitsky et au bout de 7 ans de guerre au traité de Pereïaslav (1654).

portrait de Bogdan Khmelnitsky
territoire ukrainien après le traité de Pereïaslav (1654)

L’historiographie russe voit ce traité comme une allégeance de l’Ukraine à la Moscovie tandis qu’à l’inverse, l’historiographie ukrainienne voit cet accord comme une manière de pouvoir lutter contre les Polonais avec le tzar tout en gardant son indépendance.

Le 19ème siècle fait face au début du nationalisme ukrainien qui très réprimé d’un côté par les tzars avec une interdiction de la langue ukrainienne et de la formation des élites et de l’autre par la Pologne.
C’est au 20ème siècle, sous l’impulsion de Lénine qui autorise les particularismes nationaux à condition que les nations respectent les principes du prolétariat, qu’un renouveau de la culture et de la langue ukrainienne émerge. Le particularisme ukrainien est ensuite de nouveau réprimé à l’arrivée de Staline et toujours par la Pologne qui via la collectivisation forcée et provoque la grande famine de 1932-1933 durant lesquelles entre 4 et 7 millions d’Ukrainiens meurt.

Le troisième nœud ressort lors de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide. Lors de la deuxième guerre mondiale certains groupes nationalistes (OUN) ukrainiens collaborent avec les Nazis.

C’est en 2004 qu’un réel travail pour mettre en lumière les crimes du stalinisme commence. La révolution orange (2004) est aussi le début d’un travail d' »ukrainisation ». En 2013 l’irrédentisme ukrainien lors la révolution de maidan prend un nouveau tournant et l' »ukrainisation » s’accélère. La guerre de 2022 semble aujourd’hui être le canalisateur d’une Ukraine divisé qui désormais suite à l’agression russe souhaite s’unir sous un récit mémoriel pro européen et ukrainien.

II- La réponse humanitaire sur le terrain

Différents membres du collectif ASAH essayent de répondre aux besoins des personnes touchées par la guerre, et cela, de différentes manières.

Sur place, à travers l’accueil d’urgence en Ukraine, la réhabilitation de lieux d’accueil et de la gestion de centres et camps de réfugiés réalisés notamment par ADRA et MEDAIR qui a envoyé plus de 1000 bénévoles sur place ; à travers la formation de 125 professionnels par MEDAIR pour du soutien psychologique et la prise en charge des traumatismes de guerre ; en appui à la frontière roumaine et polonaise sur des aspects à la fois pratique et d’accompagnement par le Secours protestant.

Partage plus, la Gerbe et ADRA apportent une réponse logistique avec de l’envoi de matériel chez leurs partenaires ou vers des plateformes logistiques mises en place par opération Mobilisation pour redistribuer ensuite l’aide dans tout le pays et être au plus près des besoins des interlocuteurs.

La collaboration entre l’ABEJ et l’ASAH a permis par la suite de rendre l’accueil de réfugiés ukrainiens possible pour accompagner de manière durable et professionnelle à la fois les accueillis et les accueillants.

L’historique du collectif ASAH, la facilité de communication et la confiance entre les membres, à travers des valeurs et buts communs, permettent un passage à l’action dans une collaboration de qualité. Cela a ainsi permis aux différents acteurs d’augmenter leur capacité de réponse, de conjuguer leurs compétences variées, d’intégrer des initiatives individuelles et de pouvoir répondre dans la durée, dans une concertation efficace, avec des moyens limités.

Accès au Replay de la visioconférence du mardi 31 mai 2022 :

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