Depuis 1933, des ateliers d’insertion pour voler de ses propres ailes
Dès l’origine, en 1933, l’objectif des ateliers de la Cité de Refuge, à Paris dans le XIIIème arrondissement, est de permettre aux personnes accueillies de se réinsérer dans la société et reprendre confiance en soi. 83 ans plus tard, en 2016, ils gardent toujours la même vocation : former professionnellement les personnes et les aider à voler de leurs propres ailes.
Entretien avec Laurent Poisson, responsable des ateliers professionnels.
Quels sont les ateliers d’insertion proposés et à qui sont-ils destinés ?
Différentes activités sont proposées au sein des ateliers : deux personnes évoluent dans l’atelier plomberie-peinture, deux dans l’électricité-serrurerie, deux dans l’atelier nettoyage et une personne travaille dans la lingerie-buanderie. Des personnes sans ressources peuvent aussi participer à ces ateliers, notamment à la plonge, dans la cuisine de l’établissement et une personne à la distribution du petit-déjeuner la semaine et une les week-ends. Au total, neuf personnes différentes travaillent dans ces ateliers la semaine. La plupart des personnes ont connu une rupture dans leur parcours de vie qui les a obligés à pousser la porte d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale et il y a également des demandeurs d’asile qui ont quitté leur pays pour des raisons politiques.
Quels avantages représentent ces ateliers pour ces personnes ?
Les personnes peuvent travailler 4 mois dans les ateliers. A l’issue de cette période, un bilan final est établi. Elles peuvent ensuite se rapprocher du responsable emploi de l’établissement et peuvent par la suite postuler à des emplois « classiques ». Ces ateliers aident les personnes à reprendre l’habitude de se lever à heures fixes. Elles travaillent jusqu’à midi, du lundi à jeudi, 19 heures par semaine et elles perçoivent 4 euros de l’heure. Les personnes gagnent en autonomie et retrouvent l’esprit d’initiative et adoptent un mode de vie sain, notamment pour les personnes qui consommaient de l’alcool et de la drogue.
Les personnes évoluant dans ces ateliers trouvent-elles du travail par la suite ?
Cela dépend de la situation de chacun. Mais une chose est sûre, les ateliers aident les personnes à se découvrir une vocation et elles peuvent ensuite partir en formation. J’ai accompagné un jeune qui participait aux ateliers électricité. A 19 ans, il a été mis à la porte par ses parents. Il n’avait pas de travail ni de diplôme. Il a décidé de travailler à l’atelier électricité. A l’issue des quatre mois, il voulait faire une formation en informatique. Aujourd’hui, à 35 ans, il a finalement réussi à trouver du travail dans un grand groupe d’informatique.
Les activités proposées par les ateliers vont-elles évoluer du fait du nouveau bâtiment ?
Les activités ne vont pas évoluer mais nous allons accueillir de nouveaux types de personnes sur plusieurs mois. Dans le cadre des « contrats premières heures », nous accueillerons dans nos ateliers des résidents d’autres établissements parisiens de la Fondation de l’Armée du Salut qui deviennent salariés de la Cité de Refuge. Ils interviennent dans le nettoyage, en maintenance-bâtiment, lingerie-buanderie. Les contrats Premières heures que nous développons à la Cité sont destinés à des personnes qui sont encore plus éloignées de l’emploi et qui vont, elles aussi, retrouver ainsi progressivement une activité professionnelle.
Pour aller plus loin :
… sur l’histoire de la Cité de Refuge;
… sur le témoignage d’une personne accueillie à la Cité de refuge en 2016;
… sur l’action d’insertion par l’activité économique de la Fondation.