
Après près de trois semaines de guerre en Ukraine, nous voyons que le conflit s’étend et que des attaques ont eu lieu dans l’Ouest du pays ce dimanche 13/03/2022.
Le fait que la région de Lviv ait été touchée n’est pas rassurant car c’est principalement dans cette la ville de Lviv que l’aide humanitaire s’organise et que les camions passent pour tenter ensuite de distribuer des vivres et du matériel dans le reste du pays.
L’aide en Ukraine
Jeudi 10 mars dernier, un camion a pu partir de la région parisienne en direction de l’Ukraine. La Gerbe et Écouter l’Enfant, deux associations membres du collectif ASAH, se sont mobilisées pour l’envoi de ce camion qui est parti d’Ecquevilly, des entrepôts de l’association La Gerbe, afin d’acheminer plusieurs types de marchandises : de la literie, des groupes électrogènes, du matériel d’hygiène et de santé.
Ce camion a pu partir directement en Ukraine et il semblerait que le prochain camion du 17 mars pourra à nouveau atteindre cette destination.
Suite aux attaques du 13/03, l’ouest pourrait être le théâtre d’affrontements dans les prochains jours, ce qui compliquerait encore plus l’envoi de matériel aux ukrainiens.
Des nouvelles nous sont parvenues d’Olexandrïia en Ukraine, ville dans laquelle La Gerbe et Écouter l’Enfant ont un partenaire : le centre d’aide sociale Source de Vie qui accueille une trentaine d’enfants. Malgré des alertes obligeant les enfants du centre à se réfugier dans les abris anti aériens, la vie continue. L’école se fait à distance et les adultes qui encadrent les enfants doivent accompagner chacun d’entre eux dans leur travail scolaire. Depuis peu, cet orphelinat sert aussi de refuge pour les Ukrainiens fuyant vers l’ouest. La directrice de ce centre sort dès que possible et surtout dès que les magasins sont un peu réapprovisionnés, afin de faire des courses. La vie et l’entraide entre les habitants s’organisent malgré toutes les nouvelles contraintes et le contexte qui peut être très anxiogène. C’est ce centre qui va bénéficier d’ici quelques jours d’une partie du matériel du dernier camion parti et qui va recevoir les groupes électrogènes tant attendus.
Le travail fait en collaboration entre les membres du collectif est une grande richesse pour les partenaires, cela permet une réponse sur-mesure, vraiment adaptée aux besoins.
L’aide dans les pays limitrophes
Aux frontières, les acteurs jusqu’ici déjà très impliqués, renforcent leurs actions sur les points de passage mais aussi un peu plus à l’intérieur des terres en Roumanie, en Pologne et en Moldavie. En effet, pour les ukrainiens, il est souvent hors de question de rester proche de la frontière très longtemps. Ils cherchent à s’éloigner autant que possible et à aller vers l’Ouest. Les traumatismes sont nombreux.
Medair : Les activités de soutien à la santé mentale commencent cette semaine. Deux urgentistes spécialisés en soutien psychosocial sont sur place pour dispenser une formation en premiers soins psychologiques aux bénévoles accueillant les réfugiés.
L’ONG continue de soutenir l’organisation des centaines de bénévoles impliqués dans les différentes structures d’accueil en Pologne et rencontre régulièrement les autorités ukrainiennes afin de déterminer comment intervenir au mieux à l’intérieur du pays.
Medair travaille en partenariat avec des cuisiniers professionnels qui viennent cuisiner pour les réfugiés. Elle fournit les ingrédients et prépare, bénévolement, des centaines de repas chaque jour.
L’ONG prévoit d’accueillir quatre nouveaux membres de l’équipe dans les jours qui suivent.
Partage Plus continue à rassembler du matériel médical essentiellement, afin d’acheminer le tout à la fin du mois de mars vers la ville de Siret en Roumanie. Deux-tiers du camion seront remplis de matériel médical dans le but d’approvisionner un hôpital et le tiers restant permettra de répondre aux besoins des réfugiés (nourriture, hygiène, vaisselle).
Le partenaire de cette association a aussi pu faire partir deux vans, l’un en Ukraine et l’autre en Moldavie, dans le but d’acheminer des denrées alimentaires et du matériel d’hygiène.
D’autres acteurs du collectif ASAH, le Secours Protestant et ADRA sont aussi présents sur le terrain pour accueillir et répondre aux besoins basiques des déplacés et réfugiés ukrainiens.
L’organisation de l’accueil des réfugiés en France
Les collectes se multiplient un peu partout en France : magasins, communautés de communes, mairies, tout le monde se lance. Bien que parfois décriée ces derniers jours, cette façon d’aider est très précieuse. Comme vous pouvez le constater en lisant ce communiqué, une aide matérielle ciblée sur des besoins identifiés et de qualité est essentielle.
Nous vous encourageons à donner du matériel en suivant les directives du point de collecte auquel vous vous référez en termes de type de matériel, mais aussi à veiller à la qualité des objets. En ce moment, les associations croulent sous les vêtements et certains pays limitrophes comme la Roumanie, ont demandé à ce que certains types de biens ne soient plus envoyés pendant un temps.
L’accueil des réfugiés s’organise aussi petit à petit. Il est important pour le collectif ASAH de suivre le cadre donné par l’Etat et nous prenons donc le temps de bien organiser cet axe d’aide. Déjà plus de 160 familles ont proposé d’ouvrir leur maison par le biais du formulaire de proposition de logement. Nous sommes impressionnés par la mobilisation qui se fait en France via le réseau ASAH mais bien plus largement à l’échelle nationale tous réseaux confondus.
Les impacts multiples de cette guerre
Au travers de ce communiqué, nous voulons aussi alerter sur les dommages collatéraux de cette guerre.

L’association MORIJA nous partage son inquiétude :
“Dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 février, les cours du marché mondial du blé se sont spectaculairement envolés : à plus de 400 € la tonne, du jamais vu. Malheureusement, la poursuite de l’inflation est prévue et annonce une crise alimentaire sans précédent, qui impactera d’abord les pays pauvres. Le spectre des émeutes de la fin de 2008 dans plusieurs pays africains réapparaît et laisse craindre le pire.
Cette situation est la conséquence directe du conflit opposant la Russie à l’Ukraine : à eux deux, ces 2 pays exportent plus de 58 millions de tonnes de blé, soit 30% du marché mondial des exportations tandis que 30% du blé consommé en Afrique subsaharienne provient de ces 2 pays.
L’augmentation des prix de première nécessité va aggraver la situation des populations déjà fragilisées du sud. L’emballement des cours atteint l’ensemble des denrées de base : soja, maïs, sucre, riz … et l’inquiétude gagne les marchés. Car en dehors des zones de guerre, les récoltes sont également perturbées par des conditions climatiques défavorables.”
De nombreux pays déjà fortement affaiblis se retrouvent pris entre une catastrophe climatique et une catastrophe économique impliquant de très graves conséquences sur les populations. N’oublions pas de soutenir les autres ONG’s et associations agissant ailleurs dans le monde et dont les besoins vont grandissant.
Le collectif ASAH échange avec Coordination Sud ainsi que la FEP afin de suivre l’évolution de l’aide qui se met en place depuis la France et de mutualiser les forces et les connaissances lorsque c’est nécessaire et possible.
Prochain communiqué prévu le 21/03/2022
Lien vers l’ensemble des précédents communiqués ICI.
Lien vers la page Ukraine du collectif et les suggestions de soutien ICI.